Tous deux étaient émaciés,
Brunis par les chaleurs,
Secs, appauvris, brûlés.
L’homme souriait à l’objectif,
De ce sourire que la misère ordinaire
Adresse à la fatalité immuable
Du destin d’humain,
Être anonyme entre tous.
La femme avait rêvé
Un autre destin que le service
D’un mari, le ménage et le quotidien
D’une existence de troisième zone.
Mais voilà, personne ne décide de son destin ;
Et la masure derrière eux, la crasse, l’étoffe
Usée, les traites pour l’hôpital,
Ce décor de désarroi et d’impuissance
Sont inamovibles, irrévocables.
Ils étaient fatalistes et la femme me disait,
Comme pour me décharger de ma pitié :
Ça va aller, ne surtout pas se décourager,
C’est ce qu’il faut toujours se répéter.
Il faut se battre et garder espoir ;
Le reste, tu sais, c’est la vie.
Par Tinfinsi